mardi 23 septembre 2014

Dawn Quill et l'ARTLAB+, Hirshhorn Museum

Créé le mardi 23 septembre 2014 | Mise à jour le mardi 23 septembre 2014

Dawn Quill, mentor à l'ARTLAB + : les ados apprennent au musée Compte Flickr du ARTLAB+
Série de rencontres avec des acteurs de la muséologie 2.0 dans des institutions muséales de Washington, notamment dans les musées nationaux de la Smithsonian Institution.
Ces rencontres ont pour but de dresser un portrait actuel, sinon exhaustif, du travail qu'effectuent les responsables des projets numériques dans le développement, la gestion ou la production de ces projets de muséologie virtuelle.

Portrait #5 : Dawn Quill et l'ARTLAB+, Hirshhorn Museum

Dawn Quill est mentor (animatrice) à l'ARTLAB+, un atelier de formation et de création numérique destiné aux adolescents.
Presque trop bien dissimulé au regard des visiteurs du National Mall, le studio, ouvert à tous les jeunes de 13 à 19 ans, jouxte le jardin de sculptures du musée d’art contemporain de la Smithsonian Institution, le Hirshhorn.
Avant de travailler comme mentor à l'ARTLAB+, Dawn Quill a étudié en pédagogie et a enseigné les arts dans une école primaire de l’Ohio, jusqu'à ce que les budgets pour l’éducation en art n’y soient coupés. Elle a ensuite complété une maîtrise spécialisée en éducation muséale, ce qui constituait, selon elle, une base parfaite pour amorcer son travail au labo du Hirshhorn. Elle a aussi des habiletés en photographie, sa spécialité.
Mais, tout comme les autres mentors du studio, elle a appris certains aspects de son travail en le faisant, notamment en ce qui a trait à ses composantes technologiques et à la méthode de formation utilisée, qui emprunte à la théorie du connected learning

Espace et apprentissages connectés

L’approche utilisée à l'ARTLAB+ est en effet basée sur cette théorie selon laquelle l’apprentissage est constitué d’un ensemble d’expériences et de projets qui se poursuivent tout au long de la vie pour l’apprenant, dans une diversité de lieux, les apprentissages étant davantage favorisés de nos jours par l’abondance de l’information et des réseaux sociaux créés grâce aux nouveaux médias numériques.

L’espace du studio et les activités offertes sont pensés sur le modèle HOMAGO : Hanging Out, Messing Around, Geeking Out et une part importante du processus d’apprentissage au LAB est d’apprendre de manière continue et d’apprendre avec les autres (continuously learning and learning together).

Entre 15 et 17 heures, tout de suite après la classe, c’est l’open studio, un moment qui permet aux ados d’être tout simplement là, de socialiser ou de décompresser en jouant à des jeux vidéos, d’être présents sur les médias sociaux, une période libre durant laquelle ils peuvent utiliser l’espace et l’équipement du LAB comme ils le souhaitent. Pour les mentors, la période libre permet d’interagir avec les ados, de voir à quoi ils s’intéressent, ce qui les guide dans le développement d’une programmation centrée sur les intérêts des jeunes usagers.

Le studio fonctionne comme une bibliothèque ; il n'est pas nécessaire de s'inscrire à chaque activité ou à chaque fois que l'on vient. Une cyber navigator accueille les jeunes participants, contrôle la sortie d’équipement et coordonne la circulation et la réservation des studios d’enregistrement.

Outils, équipements

En effet, le studio dispose d’équipements assez impressionnants : trois imprimantes 3D, de nombreux postes informatiques, un écran grand format, un studio d’enregistrement vidéo et audio. parmi les logiciels utilisés au studio, on trouve Photoshop et Lightroom pour le traitement photo, iMovie et Final Cut pro pour le montage vidéo, Scratch et Unity pour la programmation, Garageband et Pro Tools pour le traitement des fichiers sonores, et Tinkercad, un outil en ligne qui permet de créer des modèles 3D prêts à imprimer.
L’originalité est encouragée et les ados du studio créent leurs propres modèles qu’ils impriment eux-mêmes.
Pour ados seulement

Dawn Quill explique que ce sont en grande majorité des jeunes en provenance des quartiers démunis du sud de Washington (par exemple d’Anacostia, qui, par ailleurs, est doté d’un essentiel musée communautaire) qui viennent apprendre à l'ARTLAB.

Le studio est dit Safe Space, strictement interdit aux plus de 19 ans, professeurs et parents compris. Les ados viennent au labo après la classe, avec les tickets de métro et d’autobus aller-retour qu’on leur fournit à la sortie, afin qu’ils puissent y revenir sans frais de transport à assumer, en empruntant la ligne de bus directe qui relie leur quartier au musée.

Le studio à la programmation entièrement gratuite leur appartient en quelque sorte. C’est un espace où ils ont la possibilité d'aborder de nouveaux horizons en réalisant des projets, des expérimentations et en se formant à l’utilisation des outils technologiques.
De 17 à 19 h, durant le artist studio, des ateliers informels sont menés par les mentors, sur des sujets aussi divers que l’impression 3D, la sérigraphie, la poésie, le design de jeux vidéos, etc. On peut consulter les créations des ados et suivre les activités du LAB sur les comptes Facebook, Twitter (@artlabplus), Flickr, Youtube et SoundCloud du studio, et sur les News du site internet. Une des activités consiste, pour les jeunes participants, à s’inspirer des œuvres exposées dans les salles du Hirshhorn pour créer une nouvelle œuvre originale, qu’ils partagent avec les visiteurs du musée et qui sert de point de départ à une discussion virtuelle autour de leur propre oeuvre et de celle qui l’a inspirée.

Ados dans le vent, animateurs au top

Comme les intérêts des ados « change with the wind » (se modifient en permanence), l’éducatrice mentionne que les mentors ont parfois le sentiment d’avoir à se réinventer constamment. 

Cette difficulté fait pourtant partie de leur raison même d’exister, qui est de rester à jour et de suivre les besoins et les intérêts des participants. À cause de cela, la recherche et le développement professionnel s’avèrent très importants pour le personnel du LAB, qui doivent obligatoirement assister à des conférences spécialisées, au moins une fois l’an, et participer à des réseaux professionnels. Ils sont aussi encouragés à présenter le travail effectué à l'ARTLAB lors de ces mêmes conférences, comme Museums and the Web ou Digital Media Learning

Dawn Quill mentionne que la direction du lab laissent vraiment les mentors décider de la programmation et considèrent que les échecs font partie du travail. S’ils surviennent, on corrige, on adapte et on avance.
Mais la principale source d’apprentissage se retrouve selon Dawn Quill, dans le labo lui-même, à trouver des solutions avec les jeunes et entre mentors.
Communication à l'interne
Outre les courriels et les réunions hebdomadaires en présence du personnel du studio et du département des programmes publics au sein du Hirshhorn, les mentors ont formé un groupe Facebook privé où ils consignent et échangent des ressources utiles à leur travail.

Les mentors possèdent aussi des comptes personnels sur FB et Twitter dont ils se servent comme outil de réseautage et de développement professionnel, pour rester en contact avec des collègues qui oeuvrent dans des organismes, nationaux et internationaux, qui ont des missions semblables à celle du Lab.

Malgré la forte présence de l'ARTLAB+ sur les médias sociaux, une présence renouvelée quotidiennement par la cyber navigator, les ados, y compris lorsqu’ils sont dans l’espace physique du studio, réagissent très peu aux publications du studio.
Ils sont plutôt sur leurs propres pages. Il y a beaucoup d’interactions, de commentaires, de retweets, de likes mais ils sont le fait d’un public plus âgé : parents, enseignants, éducateurs, et personnes intéressées aux espaces d’apprentissage informel.

ARTLAB+, la suite

Le labo devient très populaire, fonctionne à pleine capacité presque tous les soirs et on commence à manquer d’espace. Dawn Quill considère que le studio a le potentiel de se développer au niveau national afin de rejoindre des publics extérieurs à Washington. Elle pense plus particulièrement à d’éventuelles formations à distance accessibles de partout aux États-Unis, sous forme de MOOCs ou de classes synchrones durant lesquelles un mentor pourrait discuter avec les élèves d’une ville éloignée, répondre à des questions, etc.
Pour des raisons techniques (bande passante peu performante, pare-feu institutionnel, wifi inadéquat en raison de la localisation sous le niveau de la rue), cette offre d’activités à distance ne pourra pas se réaliser facilement ni à court terme. 

D’autre part, elle mentionne que le LAB a reçu de nombreuses demandes de formation par des éducateurs qui veulent faire démarrer des projets semblables, à petite échelle comme à l'ARTLAB+. À la formation au numérique avec les ados pourrait s’ajouter celle des mentors eux-mêmes. Comme un ado aux jambes et aux bras trop longs, l'ARTLAB est en pleine croissance.

Remerciements à Nancy Proctor, responsable des projets mobiles à la Smithsonian Institution au moment des rencontres, et à Valeria Gasparotti, stagiaire, Initiatives et stratégies mobiles, d’avoir grandement facilité l’organisation des entrevues. 

Merci à Cégep International, pour l’aide financière accordée à cette recherche et aux responsables des projets numériques qui ont donné de leur temps et participé aux rencontres ; leurs propos, livrés dans le cadre de cette recherche, repris dans la présente série, l’ont été à titre personnel et n’engagent qu’eux seuls.

Sources
ARTLAB+, Hirshhorn Museum : http://artlabplus.si.edu/
Connected Learning Research Network: http://clrn.dmlhub.net/people/mimi-ito
YOUmedia, Reimagining learning in the 21st century : http://www.youmedia.org/
Blogue ARTLAB+ NEWS
ARTLAB+ sur Twitter @artlabplus
ARTLAB+ sur Facebook
ARTLAB+ sur Flickr
Chaine video ARTLAB+ Youtube : Artlab Hirshhorn
ARTLAB+ SoundCloud : Artlab Plus
Source des images : Captures d’écran du compte Flickr du ArtStudio+ et Dawn Quill photographiée par Francine Clément (CC BY-NC-ND 4.0).

samedi 13 septembre 2014

la trentaine de personnalités Génération Z remarquées by Eric Delcroix

Souvent, la presse me demande des exemples de jeunes de la génération Z qui se sont mis en évidences.

C’est vrai que j’ai consacré un billet à Octave au début de ce blog, ainsi qu’à l’intervention de l’une de mes filles lors des journées du contenu web, mais j’ai toujours un frein à mettre en avant l’un de ces jeunes.

Pour moi, avant tout, il n’y a pas de leader, d’exemple… juste un constat, ils sont pour la plupart sur le même moule et ceux, en général, qui sont mis en avant l’on été car ils ont bénéficié de circonstance ou d’un entourage propice à leur éclosion ! Bref; ce sont des générations Z.

Au cours de l’été dans Génération Z : séance vidéos de l’été quelques « générations Z » s’expriment également. Je ne parlerai pas de d’Ann Makosinski, ni de Jack Andraka (c’est déjà fait ;-) dans ce billet… Pas besoin, car pendant l’été, plusieurs exemples de personnalités de cette génération Z ont été mis à l’honneur dans les médias.

Les personalités de la génération Z du Dailymail

Plus jeune que Google, « tech-savvy » et prêt à conquérir le monde : Comment les entrepreneurs adolescentes de «génération Z» se font déjà plus d’argent que la plupart des autres dans une vie est le titre d’un article du Dailymail et, à noter, ils sont plus jeunes que Google pour la plupart (lancé en 1996).

Les noms ne vont rien vous dire (rien de surprenant, rassurez-vous) et pourtant :
  • Nick D’Aloisio, 18 ans, a vendu son application Summly pour 30 millions de dollars l’an dernier à Yahoo. Il a appris tout seul le code à 12 ans.
  • Maya Van Wagenen a décroché un contrat pour un film avec DreamWorks à seulement 15 ans.
  • Beth Reekles, 18 ans, a un contrat pour 3 livres avec les éditeurs Random House après son premier livre The Kissing Booth publié en ligne – et partagé 19 millions de fois.
  • Logan Laplante, 13 ans, est devenu un promoteur de scolarisation alternative après avoir donné une conférence TED ( plus de 5 millions de vues en ligne)
  • Malala Yousafzai a échappé à un meurtre par des talibans et continue de militer pour les droits de la femme (17 ans)
  • Romeo Beckham, mannequin dès l’âge de 10 ans avec une campagne pour Burberry
  • Lorde, qui à 17 ans a remporté deux Grammy Awards et a obtenue une commission pour la bande sonore du film Hunger Games

Génération Z – des adolescents qui veulent devenir grands dans les affaires

  • Jordan Casey, 13 ans, à la tête de 2 entreprises : Casey Games, une société de jeux et TeachWare, une application Web pour les enseignants afin de gérer facilement toutes leurs informations destinées aux élèves
  • Ciara Whooley, fabriquant des babioles pour les touristes et ses produits sont vendus dans toutes les boutiques d’Irlande a commencé sa vie professionnelle dès 13 ans en revendant des cartes de voeux d’un magasin qui fermait !
  • Tara Haughton a commencé à 16 ans son activité par un projet scolaire qui deviendra Rosso Solini et a engagé son père sans sa société !
    Le monde à l’envers ;-)
  • Joshua Dargan Hayes, 14 ans, a breveté un chargeur de téléphone solaire pour une utilisation sur des chaises longues
  • Emma McCabe a imaginée Sheepwatch à 13 ans : un dispositif qui aide à arrêter les attaques des moutons par les chiens.
Paul Hayes, conseil en entreprises donne des explications sur les raisons pour lesquelles les adolescents créent des entreprises de plus en plus jeunes dans Generation Z – teens want to make it big in business.

La célébrité la plus importante dont vous n’avez jamais entendu parler

Le titre La célébrité la plus importante que vous n’avez jamais entendu parler n’est pas de moi, mais de imediaconnection.
En réalité, la « célébrité » en question est Nash Grier qui serait number 1 sur Vibe et porte-parole de la génération Z ! N’exagérons rien…
Pour moi, avant tout a su produire tout simplement des vidéos sur sa vie et les expériences quotidiennes normales de quelques secondes et son public est principalement la génération  Z !
Mais l’article est à mon sens plus destiné à sensibiliser les services marketing à s’intéresser aux outils et aux modes de communication des jeunes de la génération Z afin de les atteindre dans les années futures.

C’est elle qui a dit : ce que les adultes peuvent apprendre des enfants

Thedebrief pour nous expliquer qui sont les jeunes de la génération Z revient sur la prestation au TED : ce que les adultes peuvent apprendre des Kids d’Adora Svitak, une militante de 16 ans. Elle n’avait que 13 ans à l’époque où elle explique à la foule qu’être «enfantin» n’est pas vraiment une mauvaise chose.
la conférence TED : Ce que les adultes peuvent apprendre d'un Kids sous-titré en Français
la conférence TED : Ce que les adultes peuvent apprendre d’un Kids sous-titré en Français -

À 11 ans, elle invente une solution pour les enfants atteints d’un cancer !

Kylie Simonds, une Américaine de 11 ans, a mis au un sac à dos pouvant contenir tout le matériel nécessaire à la chimiothérapie, ce qui facilite le quotidien des enfants cancéreux (cela leur évite de se prendre les pieds dans les fils des intraveineuses).

Kylie vient de créer une page sur Go Fund Me intitulée IV Pediatric Backpack for Kids With Cancer dans le but de récolter des fonds pour développer son invention et peut-être un jour la commercialiser.
Plus de 42 000 $ ont déjà été récoltés quand j’écris ces lignes !
Si l’information vient de famili.fr, elle a son origine dans le Connecticut Mag.

Science Fair 2014

Cyber harcèlement : la solution d’une élève de 14 ans

J’ai choisi l’article du huffingtonpost : Cyber harcèlement : Une adolescente trouve un moyen de peut-être en finir avec les insultes, moqueries et menaces en ligne car c’est lui le premier à être apparu dans ma veille, mais j’aurai pu prendre un autre article en exemple, pour vous parler de Trisha Prabhu.

Cette génération Z de 14 ans a en effet créé un système qui pourrait permettre de remédier au harcèlement par messages postés sur les réseaux sociaux.
« L’invention » de Trisha Prabhu : Rethink est une interface qui demande de relire un message désagréable avant de l’envoyer tout en présentant les conséquences néfastes que ce dernier pourrait avoir sur son destinataire ! L’origine de ses recherches: le suicide d’Amanda Todd en 2012.
Ce projet Rethink a été retenu par Google et est l’un des 15 finalistes de la Science Fair 2014.

Un réveil réveil olfactif à 18 ans

Je change de source pour évoquer l’invention de Guillaume Rolland, et je choisis l’express.
Là encore, j’aurais pu prendre un autre média pour parler du réveil olfactif SensorWake.
Comment lui est venue cette idée (je commence à avoir une passion pour l’origine des créations de ces jeunes… elles sont tellement « évidente » :-)
«Comme beaucoup, je déteste les réveils classiques que je trouve très agressifs. A côté de ça, j’ai toujours été passionné par la science et la création, explique Guillaume Rolland. Mon père est directeur d’une maison de retraite et m’a expliqué qu’avec la perte parfois totale de l’audition et de la vue, un réveil classique n’est d’aucune utilité. L’odorat, lui, vieillit bien.» retranscrit le journal.
Autre aspect récurrent lorsqu’ils évoquent leur inventions : Le principe se veut assez simple (sic). C’est d’ailleurs ce que j’entends souvent à la maison… c’est simple, c’est évident… oui, encore faut-il y penser ;-)
Le projet est également dans les 15 finalistes de la Science Fair 2014.

Les autres projets

Voici un simple listing des 13 autres projets retenus.
  1. Samuel Burrow, 16 ans, Grande Bretagne – Dépolluer le monde grâce aux crèmes solaires et aux crayons.
  2. Pranav Sivakumar, 14 ans, USA – Identification morphologique de quasars lointains agissant comme une lentille gravitationnelle
  3. Mihir Garimella, 14 ans, USA – Flybot : imiter les schémas de réponse des mouches drosophiles pour fuir des menaces
  4. Arsh Dilbagi, 16 ans, Inde – Talk : un dispositif innovant de CAA pour les personnes ayant une déficience intellecturelle
  5. Daniela Lee, 17 ans et  Sadhika Malladi, 16 ans, USA – la recherche non invasive d’un traitement optimal du cancer du sein triple négatif
  6. Gregory Martin, 14 ans, USA – augmentation de la production lipidique de l’algue chlorella vulgaris grâce à la carence naturelle en azote
  7. Cynthia Sin Nga Lam, 17 ans, Australie –  H2PRO : Dispositif portable de génération d’électricité par photocatalyse et de purification de l’eau
  8. Ciara Judge, 16 ans, Émer Hickey, 16 ans, Sophie Healy-Thow, 16 ans, Irlande – Lutter contre la crise alimentaire mondiale grâce à l’utilisation de bactéries diazotrophes comme engrais pour les récoltes céréalières
  9. Hayley Todesco, 17 ans, Canada – recyclage de l’eau : biodégradation des acides naphténiques grâce à l’utilisation de nouveaux bioréacteurs avec filtration sur sable
  10. Марк Дробнич, 13 ans, Ukraine – Microscope de démonstration destiné à un usage scolaire et doté d’une télécommande
  11. Eswar Anandapadmanaban, 16 ans, USA – Le Therenim : un système de surveillance respiratoire sans contact.
  12. Kenneth Shinozuka, 15 ans, USA – Capteurs portables : une nouvelle solution de santé pour les personnes âgées
  13. Анастасия Коровянская, 17 ans, Russie – injecteurs ultrasoniques
Au travers de cette trentaine de personnalités remarquées, on retrouve une belle brochette des envies, du mode de fonctionnement, de la soif de création d’entreprises, sur la créativité, sur l’autoformation… de la génération Z. Un parfait portrait robot de cette générations Z et leur état d’esprit.

Désormais, il vous sera difficile de nier que la génération Z est une génération comme les précédentes et qu’ils sont bien différents. Juste un peu d’honnêteté devrait suffire :)
Je m’aperçois que la presse Anglophone consacre des articles sur les « vedettes » de cette génération Z.
Nous n’avons pas les équivalents en France de cette génération ? J’en doute. Si vous en connaissez, faites moi signe ;) J’en ai quelques uns en réserve (je devrais mettre en place des interviews vidéo cette année), mais autant remplir le planning en avance :-)

jeudi 4 septembre 2014

La génération des mutants va débarquer dans nos entreprises

Vous avez aimé la génération Y qu’on disait difficile à manager ? Vous allez adorer la génération Z ! 
Née après le milieu des années 90, elle va bientôt arriver sur le marché du travail. Ces jeunes, âgés de 20 ans aujourd’hui, sont de véritables mutants, bien différents de leurs aînés les Y.
C’est le point de vue de Didier Pitelet, président de Moons’factory et auteur du livre « Le Prix de la confiance ».
 Pour ce spécialiste du management et de la conduite du changement, les entreprises n’ont pas le choix, elles devront s’adapter face à la « bombe à retardement » que représente cette génération mutante.
GenerationZ

En quoi cette génération Z est-elle une génération de mutants ?

Ce ne sont plus du tout des êtres humains câblés comme les générations précédentes. Ce sont des enfants nés avec les nouvelles technologies. Ils sont mutants dans le sens où ces technologies sont devenues une véritable extension cérébrale et physique qui leur permet de vivre dans plusieurs espaces physiques et temporels. 
Une mutation que décrit Michel Serres dans son livre « Petite Poucette ». Par rapport à la collectivité, aux autres et aux valeurs, les jeunes de la génération Z ont aussi structuré une posture très différente des générations passées.

Comment cette mutation se traduit dans leur rapport à l’entreprise ? Dans votre livre vous dites qu’il faut faire rêver la génération Z avec des valeurs…

Oui, depuis 15 ans les sociétés civiles ont migré de valeurs très masculines vers des valeurs beaucoup plus féminines : reconnaissance de l’autre, prise en compte du temps, économie solidaire, slow food… Aux quatre coins du monde les citoyens se nourrissent de ces valeurs féminines. Mais l’entreprise est resté un lieu géré par des valeurs extrêmement masculines avec un fonctionnement dominant / dominé, une hiérarchie top-down encore très pyramidale…
Les jeunes de la génération Z ont des postulats. La crise, ce n’est la peine de leur en parler, elle fait partie de leur environnement. Contrairement à leurs aînés, ils n’ont pas peur de la crise car ils grandissent et s’épanouissent dans un contexte qui à leurs yeux est normal.
DidierPitelet« Pour les Z, l’entreprise n’est pas un lieu où on fait confiance à la jeunesse »

Contrairement aux Y qui sont indignés par la crise, les Z n’ont connu que ça…

Oui et ils ont décodé une chose essentielle dans la grisaille ambiante : l’entreprise n’est pas un lieu où on fait confiance à la jeunesse. Leur approche du monde du travail est très individualiste. Quand on leur pose la question de savoir ce qu’ils veulent faire plus tard, ils répondent en premier, à une très grande majorité, « créer ma boite ».

La génération Z sera-t-elle vraiment une génération d’entrepreneurs ?

On ne sait pas encore s’ils franchiront le pas, mais en tout cas ils ont envie de devenir des entrepreneurs pour réussir. L’économie digitale encourage leur esprit entrepreneurial et un autre phénomène les pousse dans cette voie : ils sont sur les réseaux sociaux dès leur plus jeune âge et sont devenus leur propre marque, ils gèrent sur le web leur capacité d’influence. La génération Y était l’apogée de l’enfant-roi, avec la génération Z c’est l’ère de l’enfant-roi digital. Ce sera aussi sans doute une génération de slashers, qui voudra concilier le statut de salarié avec celui d’autoentrepreneur pour mener de fronts plusieurs activités.

Créer leur entreprise est leur première ambition professionnelle, quelles sont leurs autres aspirations?

La deuxième réponse la plus fréquente des Z quand on les interroge sur leur avenir professionnel c’est « je veux rejoindre une PME ». C’est encore radicalement différent des envies des générations précédentes à qui les PME faisaient peur. Les jeunes de la génération Z sont attirés par les PME car ce sont des petites structures à taille humaine où ils pensent qu’ils pourront exister et être reconnus plus facilement. Alors qu’à leurs yeux dans un grand groupe on est un numéro parmi d’autres.
« Il faudra développer une véritable
culture digitale dans les entreprises »
Les grands groupes arrivent tout de même au 3ème rang de leurs envies professionnelles. Mais ils préféreraient une entreprise qui n’est pas cotée au Cac40. Le grand démon aux yeux de la génération Z ce sont les marchés financiers. Et au dernier rang de leurs aspirations ils citent la fonction publique et la sécurité de l’emploi qui va avec.

Quelle leçon tirer de ces résultats au niveau du rapport de la génération Z au travail ?

C’est une génération qui veut absolument exister, se réaliser, réussir. Et comme elle est dans une posture mutante d’hyperconnection permanente avec ses communautés, le modèle de l’entreprise cloisonnée, schizophrène et génératrice de tensions, n’est pas du tout adapté. Si les entreprises ne deviennent pas plus transversales, plus dans le partage et l’horizontalité, on va droit dans le mur.

Qu’est-ce que les entreprises doivent changer ?

Par exemple, il y a encore des entreprises aujourd’hui qui interdisent à leurs salariés d’aller sur les réseaux sociaux. Si vous dites à un jeune de la génération Z, « c’est interdit d’aller sur Facebook pendant les heures de travail », il va vous prendre pour un imbécile et va fuir à grandes enjambées. D’autant que les Z ont toujours leur vie à portée de main dans leur poche avec leurs smartphones. Cette génération est entière, elle trimballe sa vie perso au bureau et ramène son bureau à la maison par l’hyperconnection.

C’est ce qu’on disait déjà à propos de la génération Y, mais les modèles d’organisation des entreprises tardent à se remettre en cause…

C’est bien pour ça qu’on a écrit beaucoup de choses stupides sur la génération Y qui n’est pas très différente des générations passées. La génération Y a accompagné l’avènement des nouvelles technologiques avec un rapport très souple aux changements. L’autre différence, c’est que la génération Y a fait du cynisme au travail sa profession de foi. 70% des managers trentenaires déclarent de pas adhérer aux valeurs de l’entreprise.
Generation-Z

La génération Z n’aura pas ce rapport cynique au monde professionnel ?

La génération Z ira là où elle se reconnaîtra. En cas de tromperie de la part de l’entreprise, elle prendra ses jambes à son cou, j’en suis convaincu.

Quelles sont les priorités des entreprises pour s’adapter aux jeunes de la  génération Z ?

Les chantiers prioritaires pour l’entreprise c’est d’abord de repenser les modèles de management pour aller vers un leadership humain plus équilibré entre le cerveau gauche et le cerveau droit ; investir davantage dans les relations humaines et voir la rentabilité plutôt à moyen terme ; renforcer les enjeux liés à la culture d’entreprise qui souvent se limite à de la com’ ; et développer une culture digitale dans les organisations, sans la subir. Mais attention, deux collègues qui communiquent pas mail alors qu’ils sont séparés par une cloison ce n’est pas de la « culture digitale », c’est de la « connerie digitale ». Il faut au contraire animer des communautés et cultiver, grâce au digital, une relation humaine plus riche et plus proche. Ce sont des défis très importants.
« La génération Z est une bombe à retardement »

C’est pour cela que vous dites dans votre livre que la génération Z est « une bombe à retardement » pour les entreprises ?

Oui les Z sont la première génération à apprendre des choses à leurs parents. Symboliquement c’est très fort. Ils ont une longueur d’avance et inventent un langage. La génération Z est l’incarnation d’un virage de l’humanité vers autre chose, y compris vers une autre sémantique. Quand une génération entière bascule vers un nouveau monde, les entreprises n’ont pas le choix, elles doivent s’adapter.

Quelles sont les entreprises qui sauront le mieux s’adapter ?

Aujourd’hui il y a un vrai clivage entre les groupes avec des actionnaires financiers qui sont dans le court terme et des entreprises plus familiales dont les valeurs sont orientées vers la pérennité de l’activité et des emplois. Les entreprises familiales sont donc naturellement plus tournées vers l’anticipation. Et les jeunes de la génération Y et de la génération Z seront bien plus attirés par ce type d’employeurs qui misent sur le management de la considération.

La génération Y devra manager la génération Z, comment ça va se passer entre elles ?

Je pense que la confrontation va faire des étincelles. Les managers issus de la génération Y vont avoir des réflexes de  » vieux cons « , comme ceux que les X ont eu envers eux. C’est l’erreur classique de croire que les Z sont juste des Y plus jeunes. Il y a un risque de déficit d’adaptation. La génération Y qui a fait du cynisme et de la distance vis-à-vis du monde professionnel sa raison d’être, va se heurter à une génération qui veut être vraie dans sa relation. Si on ne prépare pas les jeunes managers à s’adapter, cela va générer beaucoup de tensions dans l’entreprise.

Que faire pour anticiper et préparer les entreprises ?

Il faut redonner aux RH une place centrale dans l’entreprise, en travaillant en particulier sur leur capacité à intégrer les différences. Les sciences humaines doivent nourrir le management, la sociologie ou même l’ethnologie pourront aider les managers à jeter des ponts entre les tribus et entre les générations. Le maître-mot sera l’anticipation et les entreprises vont devoir se donner les moyens de le faire.
Sources :  Mode (S) d'emploi, Région JOB